Les 10 erreurs à ne pas commettre quand on débute en traduction
1. Les 10 erreurs fréquentes des traducteurs débutants
Manque de spécialisation / méconnaissance du domaine
Beaucoup de traducteurs débutants acceptent des missions techniques, juridiques ou médicales sans disposer d'une connaissance suffisante du sujet. Cela peut conduire à des erreurs techniques, des inexactitudes terminologiques et une perte de crédibilité auprès du client.
Bonne pratique : privilégier les domaines maîtrisés et consacrer du temps à la documentation et à la formation avant d'accepter des missions dans des domaines sensibles.
Traduire mot à mot / ignorer les nuances culturelles
Une traduction littérale peut dénaturer le sens original, surtout pour les idiomes, l'humour ou les jeux de mots qui dépendent de la culture cible. Le sens, le registre et le ton peuvent s'éteindre en cours de route.
Bonne pratique : privilégier une adaptation fluide au contexte culturel cible, et parfois réécrire plutôt que traduire mot à mot tout en conservant l'information.
Mauvaise gestion de la terminologie / incohérence lexicale
Sans glossaire ni mémoire terminologique, on risque des incohérences d'un segment à l'autre et une perte de cohérence globale du texte.
Bonne pratique : constituer des glossaires spécifiques au client et utiliser des outils de mémoire de traduction pour garantir l'uniformité terminologique.
Dépendance excessive aux outils automatiques
Les outils de traduction automatique peuvent gagner du temps, mais ne remplacent pas le travail humain pour la nuance et le contexte. Ignorer cette réalité peut nuire à la qualité.
Bonne pratique : utiliser les outils en support, puis relire et adapter systématiquement le rendu humain.
Pour comprendre les limites et les risques liés à l’automatisation, consultez cet article sur l’interprétariat en santé face à l’IA.
Négliger la relecture et la correction
Omettre la relecture ou s'appuyer sur une première version peut provoquer des fautes, des incohérences et des oublis qui se voient au moment de la livraison.
Bonne pratique : prévoir une relecture approfondie, idéalement avec une seconde paire d'yeux ou un natif, et laisser reposer le texte avant la relecture finale.
Ne pas respecter les consignes client
Chaque client peut imposer un ton, un format, une terminologie ou une mise en page spécifiques. Ignorer ces consignes conduit à des retours répétés et à une insatisfaction.
Bonne pratique : clarifier les attentes en amont et valider les points clés avant le début de la traduction.
Mauvaise gestion du temps / sous-estimation des délais
Sous-estimer le temps nécessaire peut pousser à bâcler le travail ou à repousser les délais imposés, ce qui dégrade la qualité et accroît le stress.
Bonne pratique : estimer avec réalisme le temps requis en incluant recherche, glossaires, relecture et éventuels aléas.
Absence de méthode / workflow structuré
Travailler au jour le jour, sans processus clair (lecture, traduction, relecture, QA) nuit à l’efficacité et à la traçabilité du travail.
Bonne pratique : mettre en place un workflow standard et s’y tenir, avec des points de contrôle à chaque étape.
Manque de formation continue / veille linguistique
Les langues évoluent, tout comme les outils et les bonnes pratiques. Ne pas se former peut conduire à une stagnation et à une perte d’avantage concurrentiel.
Bonne pratique : réserver du temps pour des formations, suivre les actualités linguistiques et enrichir régulièrement son bagage professionnel.
Mauvaise estimation du contenu de départ
Si le document source est mal rédigé, ambigu ou mal structuré, cela complique le travail et peut obliger à retravailler le style source pour livrer un texte de qualité.
Bonne pratique : demander un texte source clair lorsque possible, ou chercher à clarifier les passages ambigus avant traduction.
2. Comment optimiser son temps sur les grosses missions
Les projets volumineux — documents longs, livrables multiples, délais serrés — exigent une gestion du temps rigoureuse et des méthodes éprouvées pour préserver la qualité sans sacrifier la productivité.
2.1 Méthodes et outils pour gagner du temps
Utiliser des outils CAT (mémoires de traduction et glossaires)
Les outils assistés par ordinateur permettent de mémoriser les segments déjà traduits et de réutiliser des formulations, ce qui garantit l'uniformité terminologique et accélère le processus.
Structurer le travail en blocs temporels
Diviser la mission en créneaux dédiés (par exemple 90 minutes de traduction, puis une courte pause, puis relecture) favorise la concentration et limite la multitâche.
Découper les gros projets en segments gérables
Fractionner le texte par pages, sections ou nombres de mots facilite le suivi, permet des jalons et réduit la fatigue mentale.
Prévoir du temps pour la relecture et la QA
Planifier des phases de vérification terminologique, de cohérence et de qualité évite les livraisons précipitées et améliore la fiabilité du texte final.
Optimiser l’environnement de travail
Maîtriser les raccourcis clavier, bien configurer son outil de traduction et organiser glossaires et mémoires permet d’économiser du temps sans sacrifier la qualité.
Prioriser les tâches et gérer l’urgence
Dans une équipe ou sur plusieurs projets, il faut trier les missions selon les délais, la complexité et les exigences du client pour éviter la surcharge et les erreurs.
Être réaliste sur les délais et ses capacités
Il vaut mieux négocier des délais réalistes et prendre le temps nécessaire à la recherche, à l’adaptation culturelle et à la relecture plutôt que de livrer dans la précipitation.
Faire des pauses régulières
Les longues sessions diminuent la concentration; des pauses régulières aident à maintenir la qualité et à réduire les erreurs.
3. En pratique — Conseils concrets
- Avant d'accepter une mission : vérifiez votre domaine de compétence, la langue, le volume et les délais, ainsi que les consignes spécifiques du client.
- Investissez dès le départ dans un outil CAT, créez votre mémoire de traduction et vos glossaires clients pour gagner du temps et assurer la cohérence.
- Établissez un workflow standard et bloquez des plages horaires dédiées à chaque étape du processus (lecture, traduction, auto-révision, relecture finale et QA).
- Pour les gros projets : découpez le travail en blocs, planifiez et incluez des marges pour les imprévus afin d’éviter la précipitation lors de la livraison.
- Ne négligez jamais la relecture et la vérification finale : la qualité professionnelle se décide à ce stade, pas en dernier lieu.
- Continuez à vous former et à vous documenter : la spécialisation et l’actualisation constante restent vos meilleurs atouts sur le long terme.
Références officielles
- ISO 17100: Translation services — Requirements for translation services. Site officiel : iso.org
- ISO 18587: Translation service providers — Post editing of machine translation output — Requirements. Site officiel : iso.org
- Code de pratique professionnelle de l ITI (Institute of Translation and Interpreting). Site officiel : iti.org.uk
- Code d'éthique de l'ATA (American Translators Association). Site officiel : atanet.org
Pour aller plus loin
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